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L'Eucharistie: vie Ă  accueillir comme Marie accueillit l'Enfant JĂ©sus




En cette fête de Marie, mère de Dieu, nous sommes invités à nous tourner vers celle qui eut la chance inouïe de porter en son sein, en son ventre, en ses entrailles le Sauveur du monde, Jésus-Christ. Nous tourner vers elle, non pour l’adorer elle, mais pour — comme elle — se mettre au service de Dieu et faire la volonté du Père.

La fête de la sainte Famille est passée presque inaperçue, cette année. Vendredi, nous soulignions le modèle d’unité qui se vit au sein du couple de Marie et Joseph, uni par l’unique Seigneur Jésus nouvellement né. La sainte famille est née de l’acceptation par Marie, par Joseph et par leur couple du projet de Dieu sur eux: naître au monde. Voilà le début de la maternité virginal de Marie, de la paternité ineffable de Joseph. Marie, vers qui nous nous tournons aujourd’hui comme vers un modèle à imiter, reçut de l’ange l’annonce de la venue du Sauveur. Elle a accepté, accueilli sa parole et, par l’ange, elle accueillit la Parole de Dieu.

« Le Verbe s’est fait chair. » Marie a accueilli en son ventre la Parole de Dieu et elle s’y est implantée. Elle y a crû et devint enfant. L’Enfant, des enfants le plus beau, est né. Ce n’était pas une catin d’enfant, ce n’est pas une poupée. C’est l’Enfant Jésus, le Verbe fait chair. La Parole de Dieu s’est incarnée parce qu’un couple, parce que la femme a accueilli la Parole transmise par l’ange. Aujourd’hui nous sommes à l’Eucharistie et la Parole de Dieu nous a nous nourris. L’avons-nous reçue pour ce qu’elle est vraiment: Parole de Dieu. Est-ce qu’elle trouvera en notre coeur, le ventre où croître et devenir vivante? La Parole de Dieu seule suffit à faire naître l’Univers entier: « Dieu dit ‘qu’il y a la lumière’ et la lumière il y a. Il y eut un soir, il y eut un matin, c’était le premier jour. » (Gn 1) Est-ce que nous avons reçu la Parole de Dieu dans toute sa fertilité, dans une partie raisonnable de sa fertilité et de sa force? Marie l’accueillit en son sein et en elle prit chair.

« Le Verbe a habité parmi nous. » et le voilà qu’Il habite encore aujourd’hui parmi nous. Il s’est incarné en Jésus. « Quand les bergers arrivèrent à Bethléem, ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans une mangeoire. » Le Verbe a habité parmi nous comme une nourriture vivante qui se donne. Le nouveau-né, l’Enfant-Dieu est couché dans une mangeoire, car Il se donne à manger aux bergers, aux simples de coeur et de vie. Dans une mangeoire il est couché, dans une mangeoire nous le rencontrons pour la première fois. Il s’offre à nous, vivant au milieu de la paille coupé, au milieu de la paille morte, au milieu du peuple détaché de sa source de vie. Entouré de paille coupé, lui, la source de toute vie, vit et transmets déjà la vie, la joie et le bonheur. « Les bergers repartirent; ils glorifiaient et louaient Dieu [...] » Il ne laisse pas indifférent, le nouveau-né. Il sème la vie et l’action de grâce, il suscite la relation. Le Verbe fait chair éveille la parole des bergers et la communion des présents: « Après l’avoir vu, ils racontèrent [...] Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son coeur. » Cette dernière partie, de Marie qui prie nous montre que la communion des gens présents aux côtés de l’Enfant nouveau-né, n’est pas une simple familiarité ou une courtoise salutation. La communion des bergers, de la sainte Famille est inscrite dans la prière de l’Église (Marie, mère de l’Église) et de l’Église avec Dieu.

Marie n’a pas gardé pour elle seule les récits, dans la méditation et la prière; tout ce qui lui arrive, tout ce qui arrive à son nouveau-né et à ceux qui les entourent, Marie confie tout cela à Dieu dans la prière. Le Verbe se fait chair, il habite parmi nous, nous le recevons et rendons gloire à Dieu. Voilà le mouvement de la prière, le mouvement de la vie: « Tout vient de Lui, tout est par Lui, tout est pour Lui. » Marie, ni Joseph d’ailleurs, ne s’enorgueillit pas de ce qui arrive, elle le médite et le confie à Dieu. Elle qui n’a pas empêché les bergers d’approcher, de se pencher sur la mangeoire, de s’y nourrir du regard, Marie n’a pas gardé son Jésus pour elle seule. Naissant, elle le rend disponible au monde, disponible à manger; vivant, elle partage la joie de sa vie avec ceux qui se tournent vers Lui. Tel est le rôle de l’Église aujourd’hui. Elle expose Jésus, elle partage la joie de sa vie et rend gloire à Dieu. Tel devrait être aussi le rôle de chacun des chrétiens après avoir communié à la mangeoire de l’Eucharistie: partager la joie de la rencontre de Jésus, partager sa vie, se réjouir ensemble et comme les bergers qui« repartirent; ils glorifiaient et louaient Dieu », chanter les louanges de Dieu. Il ne s’agit donc pas de garder sa communion pour soi, son pain Eucharistique, sa Présence Réelle pour soi seul. Il convient de le partager, d’en partager le bonheur. « Allez dire à toutes les nations ... »

À chaque Eucharistie, le Seigneur vient au monde et se donne à manger. Ce n’est pas sans rappeler ce jour où il se donna dans une mangeoire, ce jour où les bergers l’y ont trouvé et adoré. Comme eux, nous nous rassemblons et allons à Lui. Selon son commandement, lorsque nous rompons le pain, lorsque nous le bénissons, il se fait l’un de nous, il est là au milieu de nous. L’Eucharistie, comme dans la crèche, est le nouveau-né vivant, vivant au milieu d’un univers mort de tissus, de métaux. À la crèche, il était dans le foin coupé. Plein de vie, personne ne l’aurait confondu avec une poupée. À l’Eucharistie, il est dans une assiette dorée. Plein de vie, nul ne peut le confondre avec le froment broyé.

Comme Marie qui accueillit l’enfant en elle et en devint la mère. Le Christ entre en nous si nous le désirons, si nous communions. Nous pouvons en devenir aussi la mère, le père, si nous le laissons croître, s’épanouir et naître à la vie, naître au regard des bergers de notre temps. Tous sont appelés. Devant la vie, tout homme est berger, car la vie est fragile. Devant la VIE, tout homme est berger émerveillé, car le Seigneur est fertile. Le Verbe fait chair donne à parler, anime et lance la louange et les bergers se mettent à glorifier. Dieu est vivant, Dieu est parmi nous. Il se donne au creux de nos mains, au creux de nos ventres creux. Au creux de nos ventre nourris de mort, il change notre corps, notre âme en vie. Il est la vie qui entre en nous. Donnons-lui de naître chez nous, de naître en nos amis. Les bergers ont parlé, loué et proclamez. Ne faisons pas avorter l’Eucharistie en nous, louons, proclamons et chantons au monde entier..



Par Patrick Allaire, ptre






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