Oui, l'homme est libre de ses actions. Quand on comprend cela, on prend encore une fois conscience de la grandeur de Dieu. Tu sais comme moi que nous aimons contrôler ce que nous créons, surtout en informatique! Tu connais aussi le spectre de crainte, de peur et d'incertitude dont on enveloppe le récit de création de robot ou de machines "intelligentes" (il suffit de penser à 2001 Odyssée de l'espace où le robot prend le dessus sur l'humain, ou à Robocop où on n'arrive pas à contrôler l'apport humain de cet humanoïde dont on aurait voulu tout reprogrammer). Perdre le contrôle est pour nous épeurant, ou - du moins - inquiétant. S'imaginer que Dieu pusse créer un être et lui donner pleine liberté est un exercice presqu'impossible. Il nous faut toujours croire qu'il y aura une limite à cette liberté. Et pourtant! Dieu nous laisse libres de le choisir, de le nier ou de le refuser.

Pour se rendre compte du caractère bon ou mauvais de nos actions, nous devons d'une part nous en remettre à notre conscience et d'autre part laisser le temps nous enseigner si notre conscience était droite ou pas. Il ne nous est pas demandé d'attendre d'avoir en main toutes les variables du présent pour agir, ce serait nous contraindre à l'inertie totale. Toujours, nous devons agir selon ce qui nous semble être le meilleur. Nous ne pouvons malheureusement rien faire de mieux. Cependant, nous pouvons profiter de l'expérience que nous avons du bien et du mal, de notre expérience de vie et de l'expérience des autres. C'est ici que nous nous référons au passé. Alors que dans telle situation, je réagis ainsi et que les conséquences à court (ou / et ) moyen (ou / et ) long terme furent dans le sens du plus grand bonheur ou du plus grand bien, je puis me croire en droit de répéter la même chose -- référence à mon expérience. On peut questionner les autres, demander conseil -- référence à l'expérience d'autres. On peut aussi questionner les lois, les règles -- référence à l'expérience collective. Les lois sont toujours basées sur des situations rencontrées dans le passé et pour lesquelles on croit avoir trouvé la meilleure solution. Cette solution est codifiée de façon à couvrir le plus grand nombre de cas particuliers possible et d'orienter chacun vers une résolution du problème qui soit - conformément à ce que nous enseigne l'expérience collective - dans le sens du plus grand bien de tous et de chacun. C'est vrai pour les lois civiles, c'est vrai aussi pour les lois chrétiennes. Quand on questionne Jésus à savoir quel est le plus grand des commandements, il répond: " Tu aimeras ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force. Et voici le second: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Toutes les autres lois ne sont là que pour mener à celles-ci." Et bien oui, c'est cela, les lois sont là pour nous indiquer le chemin à suivre en vue du plus grand bien de tous et de chacun. Nous avons donc plusieurs outils pour nous aider à déterminer le bien et le mal.