Le chemin de la conversion (2)
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The road to conversion (2) |
Et me voilà dans la vie, dans la vraie vie.Et me voilà dans la vie, dans la vraie vie. | | |
Il me l'a donnée, il me l'offrit. | |
Je la pris, je la prie; merci Marie de m'y avoir conduit. | |
Me voilà parmi les amis, les gentils, ces humains qui ont un coeur humains | |
Ces amis de Jésus qui partagent de la Lui la vie et le prient. | |
Je vole et je grandis, la maison m'éblouit. | |
Je vole et je grandis, la liberté m'est donnée. | |
J'en oublie les dorés, | |
j'en oublie les faux et les creux. | |
Ici tout est plein, d'amour et de bonté. | |
Je peux réorganiser ma vie, ma santé, mes amis. | |
Je peux ajuster mes choix, les guider sur ma foi. | |
J'ai osé faire le saut. Il était là. | |
J'ose avancer. Il est là. | |
J'ose espérer. Il sera toujours là. | |
« Veux-tu voler, mon enfant? Je t'offre la vie », disait-il. | |
« Veux-tu voler, mon enfant? Je t'offre la vie », me dit-il encore. | |
« Oui Seigneur, je veux voler. | |
« Tu m'as fait pour la vie, pour le vol et pour la liberté. | |
« Apprends-moi à en vivre et à rester libéré par toi, avec toi et toujours sûr de toi. » | |
« Vole, mon enfant et apprends. | |
« Apprends de Benoit, apprends de mes amants, apprends de mes enfants. | |
« Je te les ai donnés, eux aussi, pour te guider. | |
« La vraie liberté, ne fais qu'y entrer. | |
« La vraie vie, ne fais que la commencer. » | |
Dans cette maison, Église du Père et temple de l'Amour, me voici autorisé. | |
Enfin j'ai converti mon coeur, mon corps, mon âme, | |
les ai associés à Jésus, le Vivant. | |
Bref, je suis entré dans l'Église, Peuple vivant du Dieu Vivant, | |
son Corps mystique et visible. | |
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Ils sont là, mes amis; ils sont là. | | |
Je les visite chaque dimanche, chaque jour lorsque je peux. | |
Ils sont là, priant chantant et changeant le monde. | |
Ils sont là qui m'accueillent et m'attendent, me reçoivent et m'accompagnent. | |
Et puis d'autres viennent derrière moi, d'autres amis de Jésus, | |
d'autres chrétiens qui aiment et qui veulent que tout le monde aime comme Dieu nous aime. | |
Savons-nous toujours que nous sommes aimés? | |
« Veux-tu voler, mon enfant? Je t'offre la vie », me dit-il encore. | |
Oui je veux voler, oui je veux appuyer mes ailes sur ton Esprit Saint | |
Oui je veux m'élever dans les hauts niveaux de la vie spirituelle et amoureuse | |
en ne comptant que sur ton Esprit, ta grâce, ta miséricorde, ton Amour. | |
Je fais des efforts, Seigneur, pour garder ma joie du premier vol. | |
J'ai peur de m'habituer à cette merveille que tu me donnes. | |
Me voici aujourd'hui, avec mes amis, pour retrouver tous ensemble auprès de toi. | |
En fait, ce n'est pas aujourd'hui, mais je ne sais pas comment le dire. | |
En ce jour qui semble banal à d'aucuns, tu nous proposes déjà le grand voyage. | |
« J'entre dans ta valise, emporte-moi. » Début de la messe dominicale. | |
J'ai encore oublié de vider mes poches des poids que je traîne. | |
Des fois, j'ai l'impression de demeurer encore et toujours dans ma cage dorée. | |
Je les trouve encore beaux, mes barreaux. Je veux être libre, mais j'emporte des bouts de cage. | |
Ils ont cet éclat irrésistible. Cuivre ou or? Étain ou bronze? | |
Ah tiens, encore. J'ai peine à les laisser être ce qu'ils sont: des barreaux, une cage. | |
« Seigneur, libère-moi - encore; je t'en prie » | |
« Veux-tu voler, mon enfant? Je t'offre la vie », me dit-il encore. | |
Très bien, j'ai compris. Je me rappelle mon premier vol. | |
J'emballe tout ça, je lui donne mes éclats de cuivre et d'étain, | |
ce n'est rien à comparer de sa Lumière et de ses beaux yeux. | |
Voilà, prends tout Seigneur et jette par-dessus bord ce qui ne convient pas. | |
Moi je tasse mes plumes, bien serrées contre toi et me laisse emporter. | |
« Et moi, au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit, je te pardonne tes péchés. Va en paix. » | |
Ouf! Wow! | |
Quelle sensation! | |
C'est chaud sous mes petites pattes. C'est bon; c'est rassurant. | |
Je suis bien là, Seigneur, avec toi. | |
Qu'il est bon être ensemble. | |
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« Un homme avait deux fils ... » | |
Quel beau récit. Je le connais par coeur. | |
Pas seulement de mémoire, le connais-je; par coeur. | |
Mon coeur vibre lorsque j'entends le commencement. | |
Je voudrais tout à la fois être l'enfant sage, mais ne pas avoir son sale caractère de la fin. | |
Je voudrais aussi être l'enfant prodigue pour tout ce qu'il vit de beau avec son père, | |
mais je ne veux pas m'éloigner du Père éternel. | |
Je voudrais aussi être bon comme le père, quitte à en paraître bonasse. | |
Ai-je le choix? Puis-je être le Père? | |
Malheureusement, la vie ne me laisse pas le choix. | |
Parfois j'agis en prodigue, parfois en enfant sage, parfois en enfant jaloux, parfois je puis être accueillant. | |
Ah la vie! Cette vie! | |
Je la vis depuis que je suis petit et toujours je n'en connais rien. | |
Quand peut-on prétendre connaître la vie? | |
Jamais le Seigneur n'a fini de nous en montrer. | |
C'est lui qui la fait; c'est Lui qui la donne. | |
Et ce qu'il y a de plus beau, c'est qu'Il la donne en doses correspondant à notre capacité de la recevoir. | |
Aujourd'hui, j'ai reçu une forte dose; j'étais prêt, mon coeur pardonné était bien ouvert. | |
La messe se poursuit et j'y suis bien cramponné. | |
De Parole en chant, nous écoutons le Seigneur nous enseigner la vie et nous introduire à l'éternité. | |
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Mais voilà que tout s'arrête. | |
Je sens la main du Seigneur qui s'ouvre et qui nous dépose là, près de Lui. | |
Où est-ce? | |
J'ai volé par toute la maison, mais je n'ai jamais vu ce coin. | | |
Et ces gens qui viennent de partout! | |
« Et mais je t'e connais toi: t'es dans mon livre, comme un image. | |
« Tu ne serais pas saint Jean par hasard? | |
« Eh! Et puis toi avec la belle barbe et la belle assurance. 'Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église' » | |
Qu'est-ce que j'ai fait, moi, pour me retrouver au milieu des grands saints de ma foi? | |
« Ouf! T'es encore là, cher Théophile. Je pensais que j'étais seul du vingtième siècle ici. » | |
Et puis non, il y aussi des gens d'ailleurs. | |
Tiens, lui je l'ai vu à la télévision lorsque je suis allé au Gabon. | |
Et puis, madame, là; avec son iPod. Elle n'est certainement pas du XVe, hein! | |
Mais qu'est qu'on fait ici, tous rassemblés autour de la table? | |
« Ceci est mon Corps, livré pour vous. » | |
Pas vrai! | |
Il m'a conduit à la Cène! | |
Holala, je ne veux rien manquer. | |
Excusez-moi. | |
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« Seigneur, je veux rester, je veux rester, je veux rester. » | |
« Oui, reste avec moi, mon enfant. » | |
« Oui, mais je veux rester là avec les apôtres, avec tout le monde, à la Cène! » | |
« C'est bien ce que je te dis, reste. » | |
Mais tout le monde s'en va de par les quatre coins de l'univers | |
et selon son commandement, ils vont en paix, ils vont annoncer la Bonne Nouvelle, | |
baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. | |
Ils sont partis. | |
La mission se poursuit. | |
« Est-ce que je peux y aller aussi, Seigneur? » | |
« Pas encore, mon petit; le monde est dangereux. | |
« Reste avec moi quelques jours encore et tu verras. » | |
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Et puis je suis resté. | |
J'avais beaucoup à apprendre. Bien que mes ailes s'affermissaient elles ne savaient pas encore me porter partout où l'Esprit me voulait. | | |
La cambrure, la tension des plumes, la relaxation du corps et la libération de ces poids qui grèvent ma conscience. | |
Petit à petit, me nourrissant de sa Parole, me nourrissant aussi de son Corps et son Sang, le Seigneur me forma. | |
Le creux de sa main me devient familier. | |
Le souffle de ses narines me porte désormais partout dans la maison. | |
Son Esprit me porte et je n'ai plus de crainte. | |
Je vole, maintenant; je vole. | |
Parfois je passe au-dessus de ma cage. | |
Il m'arrive même d'y entrer. Plus rien n'y est plus pareil. | |
Tiens, je n'avais jamais remarqué que même minces les barreaux faisaient de l'ombrage. | |
Je vois Son visage en rayures lorsque je vais dans ma cage. | |
C'est moi qui y est et j'ai l'impression que c'est Lui qui est prisonnier. | |
Il semble si triste de m'y voir retourner que de moins en moins souvent j'y retourne. | |
Je visite toute la maison du Père, maintenant, comment pourrais-je encore me contenter de voleter d'une fausse-branche à l'autre. | |
Ici, je trouve quantité de perchoirs et parfois le Seigneur me dis: | |
« Ne reste pas trop longtemps sur celui-ci, tu risquerais de t'y attacher. » | |
Parfois je m'entête et y reste un peu, mais l'envie de voler me revient et je retourne alors vers Lui qui me purifie. | |
J'apprends à jongler avec mes muscles, mes ailes, mon regard, l'air que j'inspire ou expire pour contrôler, orienter ou adoucir mon vol. | |
La liberté, quoi! | |
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Et oui! La liberté, quoi! | |
Mais je ne savais moi, qu'il y un ciel dehors de la maison! | |
Vous saviez, vous? | |
Et bien, j'en apprendrai toujours! Un ciel beau, parfois bleu, parfois rouge, parfois rose ou parfois noir. | |
Quand il est noir, il est marqués de petits trous, | |
Comme si la Lumière du Seigneur arrivait à percer même cette immensité. | |
J'ai vu tout cela par la fenêtre dernièrement. | |
Et bien oui, en volant partout dans la maison, j'ai trouvé de ces trous dans les murs avec une couche transparente qui les clôt. | |
Étonnant et grand. Je regardais dehors comme ils disent et voilà que je tentai de trouver le bout, le mur, les barreaux. | |
Euh! | |
Rien. | |
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J'ai posé des questions aux saints, aux saintes, aux amis qui sortent après la messe et qui vont « en mission », comme ils disent. | |
Le Seigneur sait mon questionnement. | |
Quand je lui ai parlé de cela, il m'a dit que ma préparation allait bon train et qu'un jour je pourrais y aller aussi. | |
Ô, que d'y penser et je me mets à voler, voler, voler. Je cherche à faire tout ce que le Seigneur m'a enseigné: | |
M'appuyer sur l'Esprit Saint, me libérer des poids inutiles par la confession fréquente, me nourrir de son Corps et son Sang, | |
Écouter encore en encore sa divine Parole et, lorsque je me pose, me reposer en Lui, dans le creux de sa main, m'abandonner. | |
Quand je vole, je lui demande encore et encore de superviser mes mouvements. | |
Il ne se lasse pas. | |
« Je suis là, mon petit enfant. » me dit-il tendrement. | |
« Sois plus doux dans les virages; vole la tête moins haute et les mains ouvertes, prêtes à donner et non à recevoir. » | |
Ah ce qu'Il est patient! | |
Il est toujours là. | |
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J'en ai parlé avec des amis, des saints, des habitués. | | |
Je suis tellement éberlué par sa présence toujours clame et amoureuse, toujours là, toujours là. | |
Les saints m'ont dit qu'Il est ainsi pour chacun, pour tous, pour tous ceux qui veulent l'écouter. | |
« Comment fait-il pour être ainsi avec chacun. Il me semble que je l'aie à moi tout seul et qu'il ne manque rien de ce que je fasse. » | |
« Ah ça, demande-lui directement. Pour nous, le temps de ces questions est passé, car toutes les réponses nous sont données en Lui. » | |
Pardon, j'ai des questions bêtes, idiotes et inutiles. | |
Euh, oui peut-être, mais je veux les poser quand même. | |
Et me voilà parti vers le creux de son oreille pour lui poser mes questions humaines, trop humaines. | |
J'avais peur, je craignais qu'Il ne les reçoivent pas. | |
Encore le même, toujours le même: patient et compréhensif. | |
« Mon enfant, tu as du prix à mes yeux et je t'aime. | |
« Le maître de la moisson embaucha des hommes en début, en milieu et en fin de journée. | |
« Quand vint le temps de la paie, ceux qui avaient peiné toute la journée étaient jaloux d'avoir la même paie que ceux ayant commencé plus tard. | |
« N'ai-je pas le droit de donner mon bien comme je le veux? | |
« Comment fais-je pour aimer tout le monde comme je t'aime? | |
« C'est facile, mon enfant: j'aime et je ne pose pas de question. » | |
Me voilà le bec cloué. | |
J'avoue que je ne savais que faire avec cette réponse. | |
Je consultai les saints, la Vierge Marie et mes amis et ils m'ont dit une chose bien simple: | |
« Si tu te laisses aimer par Dieu, il t'aimera. Jamais il ne te forcera. | |
« Ne demande pas pourquoi il t'aime, car il n'a pas de raison il n'a qu'un coeur. | |
« S'il aime, tu vis. Si tu vis, c'est parce qu'Il t'aime. | |
« Parle avec ton coeur et oublie ta raison, tu comprendras toutes chose par Lui, avec Lui et en Lui. » | |
Facile à dire, mais j'ai encore mes questions. | |
Et puis un jour Il me dit: « Mon enfant, une seule chose te manque: va, vends tout ce que tu as puis viens suis-moi. » | |
« Mais, mais
je n'ai rien Seigneur » | |
« Ok, répondit-il. Lorsque tu omettras de me répondre ou de me questionner, tu comprendras. » | |
Oups! J'ai peut-être trop de questions à emporter. | |
Est-ce que les éléments intellectuellement comptent pour du bagage? | |
Oups, encore une question. | |
Ouaip, j'ai laissé mes barreaux, mais je trimbale encore mes questions partout. | |
Que faire? Oups, encore une question. | |
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Bon, c'est fini; je le suis. | |
Et je vole, je vole dans la maison. | |
Je me nourris de Lui, de son Pardon, de son Eucharistie, de ses amis. | |
Chers amis, que je vous aime aussi! | |
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