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Tout est don de Dieu




J'ai pris conscience que l'appel que Dieu me fait est une chance que j'ai et que je dois l'honorer

Tu me procures une grande joie quand tu me donnes cela à lire, car tout, même la foi est un don de Dieu. La vie, la perception de la vie, la conscience même d'être en vie sont toutes des cadeaux. C'est pourquoi nous disons lors de nos célébrations que nous n'avons rien d'autre à Lui offrir que ce qui vient de Lui, mais c'est avec notre désir de reconnaissance que nous le faisons, désir que Lui-même a vu naître avant nous-mêmes.

Un psaume (139) reprend tout cela:

6 Mystérieuse connaissance qui me dépasse, si haute que je ne puis l’atteindre!
6 Merveille de science qui me dépasse, hauteur où je ne puis atteindre.

7 Où m’en aller, pour être loin de ton souffle? Où m’enfuir, pour être loin de ta face?
7 Où irai-je loin de ton esprit, où fuirai-je loin de ta face?

8 Je gravis les cieux, te voici! Je me couche aux enfers, te voilà!
8 Si j’escalade les cieux, tu es là, qu’au shéol je me couche, te voici.

9 Je prends les ailes de l’aurore pour habiter au-delà des mers,
9 Je prends les ailes de l’aurore, je me loge au plus loin de la mer,

10 là encore, ta main me conduit, ta droite me tient.
10 même là, ta main me conduit, ta droite me saisit."

Chacun a la possibilité de choisir de suivre la voix du Christ. Cette parole a pas mal résonné en moi.

Et s'il t'arrivait un jour de vouloir raisonner cela, tu verrais que la raison ne dépasse en rien ce résonnement qui tinte en toi. Non, la raison n'est pas capable de concevoir la vie éternelle, l'éternité, l'infini. Le don de Dieu est le don de chaque seconde, de chaque instant, de chaque rencontre, de chaque parcelle de vie, d'intelligence, de raison et de joie. Qu'en faisons-nous? Que faisons-nous de tous ces cadeaux? Il y 3600 secondes qui nous sont offertes chaque heure! "Je monte au ciel, te voici; je descends en enfer te voilà. Même là tu me précèdes, car c'est toi qui m'as donné tout cela." (Ps 139, en version libre)

À chaque instant t'est offert l'Amour infini de Dieu. Il veut pour toi tout ce qu'il y a de meilleur. Le veux-tu, toi? Voici un bout du texte que j'étudie dans le cadre de ma maîtrise: " Il en va de même quand l'éternité nous offre ses séductions supérieures, tandis que la volupté d'un bien temporel nous maintient en bas [...] " Il s'agit du livre VIII des 'Confessions' de Saint Augustin. C'est la tourmente en son coeur, il veut et ne veut pas s'abandonner au Seigneur. Il a toujours compter sur ses propres forces, mais devant leur faiblesse il tente de tout lâcher. C'est ce qu'il appelle la volupté d'un bien temporel. C'est ce que j'appelle tenter d'assurer son Salut par soi-même. Alors que l'éternité offre des séductions supérieures, car elles sont de véritables atouts, de véritables ajouts à la vie, ce sont les véritables constituantes de la vie. En fait, le Seigneur ne nous offre pas moins que de vivre dès aujourd'hui de la vie éternelle.

Il m'est arrivé une fois de me faire dire que je vivais ainsi. Il s'agit de l'an dernier, à la JMJ, alors que jamais je n'eus de doute quant à la précoccupation du Seigneur à nous trouver un toit où dormir. J'étais avec un pélerins, partis accompagner une jeune que nous connaissions qui s'était perdue. C'était tard le soir. Nous avons tenté de prendre le dernier train, mais ce fut en vain. Nous ne pouvions pas retourner dans nos familles d'accueil. Nous fimes donc demi-tour pour entrer là où nous avions conduit la jeune fille égarée. La porte aurait dû être fermée, personne n'aurait dû nous laisser entrer. Je n'ai jamais eu de doute que nous pourrions coucher là. Nous y entrames, y dormimes et en repartimes le lendemain matin. C'est là que la pélerin qui avait accompagné la jeune avec moi me fit remarquer qu'il y avait place au doute et que lui-même avait douté.

Parfois, j'ai tendance à comparer ma situation actuelle à cela. Je n'ai pas eu souci de mon logement estival, alors que le taux de disponibilité des logements dans la région de Québec est d'environ 0,6% (le plus bas au Québec). Il y avait place au doute, je crois. Soudainement, ma soeur soeur m'offrit toit et couvert pour l'été. Il ne me reste qu'à la remercier et, se faisant, remercier le Seigneur de la bonté qu'Il a de m'offrir cela par elle. En fait, Il me l'offre chaque jour. Je n'ai jamais eu à coucher dehors comme les vagabond. J'ai toujours eu de la nourriture plein mon ventre. Qu'ai-je fait pour ne pas naître comme ces jeunes latino-américains que j'ai vu jouer dans les décharges publiques? Rien. Rien de rien. Tout m'est donné. Pourquoi à moi? Je ne sais pas. Tout m'est donné, la vie même m'est un don. Voilà que le refrain reprend. Tu sais, je crois que la plus belle chose que nous puissions faire de nos 3600 secondes par heure, c'est de reconnaître qu'elles sont données, gratuites; qu'elles sont un don. Ensuite, nous pouvons plus facilement les donner à notre tour.

Quand je t'écrivais que tu ne dérapais pas tant que ça en début de message, tu peux bien le constater maintenant. Le fondement premier de notre société mercantile est "Time is money". Nout travaillons à xyz$ (ou Euros) par heure ou par année. Ce que nous échangeons pour de l'argent, c'est du temps de travail. Le matériel, qui pourrait le payer? Tout nous est donné. Ce que nous payons, c'est le temps de travail du mineur qui extrait le minerai, du programmeur qui appuie sur des touches pour que l'ordinateur, ensuite, refasse à l'infini les mêmes processus de pseudo-réflexion. Tout ce que nous payons, ce n'est que tu temps de travail. Si un ordinateur coûte mille Euros, c'est qu'il y a des gens qui ont mis du temps à la conception, à l'extraction des minerais et du pétrole (comstituantes des composantes et du boitier), à l'assemblage de tout cela, au transport, ..., ... Notre société vend du temps. Or, le temps lui-même n'a pas d'importance lorsque nous vivons éternellement! Et si nous commencions à vivre éternellement dès aujourd'hui? Que ferait encore notre société pour nous exploiter? Tu vois comme la religion peut être dangereuse pour nos contemporains asservis au biens temporels qui nous maintiennent en bas?



Par Patrick Allaire, ptre






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